Retraites, projet de loi de finances, financement de la Sécu
Retraites, suspension attendue, flou maintenu ! Projet de loi de finance et financement de la Sécu : un budget injuste et sans rupture ! L'UNSA mobilisée contre l'austérité et pour la justice sociale, fiscale et environnementale.
Retraites : suspension attendue, flou maintenu !
Lors du discours de politique générale, le Premier ministre a, entre autres, annoncé la suspension de la réforme des retraites. Cette annonce était attendue, mais reste à bien des égards, insuffisante.
L’UNSA se réjouit d’avoir poussé à la suspension (ou plutôt au report) de la réforme des retraites. Ceci témoigne de la pression exercée par la mobilisation syndicale, et du rejet profond que cette réforme suscitait dans le pays.
Mais cette annonce reste floue et n’est pas à la hauteur des enjeux du moment.
En effet, le gouvernement choisit de renvoyer la discussion aux « partenaires sociaux », dans un cadre centré sur le secteur privé, où le Medef dispose d’un droit de veto. Ce choix, loin d’incarner une volonté de dialogue équilibré, marginalise de fait les acteurs du service public et laisse peu de place à une approche réellement concertée et inclusive. On est loin d’une décision pensée dans l’intérêt général !
Par ailleurs, ce discours n’apporte aucune inflexion notable sur les autres volets du projet gouvernemental. Le projet de loi de finances (PLF) et le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) maintiennent les coupes touchant les services publics, la protection sociale, poursuivant la logique de régression sociale déjà bien entamée (suppression de plus de 3000 fonctionnaires, gel des prestations sociales et des retraites par exemple).
Pour l’UNSA, le discours de politique générale ne répond ni aux attentes ni à l’urgence sociale. Il ne suffit pas de « reporter une réforme contestée si, les politiques budgétaires continuent d’abîmer les fondements de notre modèle social.
PLF 2026 : un budget… mais sans rupture
L’avant-projet de loi de finances pour 2026 a été rendu public ce matin. Il contient de nombreuses mesures reposant sur l’effort des travailleur.euses et les classes moyennes plutôt que sur les plus fortuné.es. L’UNSA espère que le débat parlementaire modifiera le budget pour le rendre plus juste socialement et fiscalement.
Gel du barème de l’impôt sur le revenu, des prestations sociales, une réforme de l’abattement de 10 % sur les pensions de retraite, baisse des impôts pour les plus grandes entreprises… Finalement, le projet de budget pour 2026 est peu éloigné de l’objectif affiché par le gouvernement Bayrou.
En effet, le gouvernement Lecornu fait le choix de continuer la politique de son prédécesseur en allégeant les charges de ceux qui possèdent le plus au détriment des services publics garantissant l’égalité de toutes et tous. L’effort budgétaire serait de près de 30 milliards d’euros par rapport à 2025 avec environ 17 milliards d’économies sur les dépenses publiques et 14 milliards d’augmentation de recettes (dont seulement 6,5 milliards pour les plus fortuné.es et les grandes entreprises).
De plus, pour l’UNSA, la taxe sur les holdings patrimoniales, qui exclut totalement les biens professionnels, est largement insuffisante pour restaurer une meilleure équité fiscale et imposer à une juste mesure les plus grandes fortunes.
A l’opposé, si le projet de loi de finances reste en l’état, les travailleur.euses, les plus modestes et les retraité.es seront touché.es de plein fouet par l’année blanche et les réductions de budgets.
Si l’UNSA salue la décision du Premier ministre de suspendre la réforme des retraites, elle désire que le débat parlementaire permette de rendre une copie budgétaire visant à davantage de progrès social, à des mesures permettant de conserver et d’améliorer le pouvoir d’achat du plus grand nombre et à rendre le système fiscal plus juste. Maintenant que le gouvernement a proposé, reste au Parlement de débattre et de voter.
Bagnolet, le 14 octobre 2025
Financement de la Sécu : un projet injuste qui pénalise les assurés sociaux
Le gouvernement a présenté hier son projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026. Pour l’UNSA, ce texte frappe durement les assurés sociaux et fragilise notre modèle de solidarité.
Des mesures alourdissent le reste à charge et creusent les inégalités :
• Nouvelles franchises et participations forfaitaires, notamment pour les actes des chirurgiens-dentistes et l’achat de dispositifs médicaux (pansements…)
• Doublement et plafonnement des franchises et participations forfaitaires existantes, qui alourdiront encore le reste à charge pour les patients
• Gel de plusieurs prestations sociales, frappant en premier lieu les plus précaires
• Sous-indexation des pensions de retraite de 0,4 point par rapport à l’inflation à partir de 2027 et jusqu’en 2030, entraînant une baisse progressive et durable du pouvoir d’achat des retraités.
Une suspension partielle qui ne change pas la donne
La suspension jusqu’en 2027 du report de l’âge de départ à la retraite et de l’allongement de la durée de cotisation annoncée par le Premier ministre est le résultat de la mobilisation syndicale et de la bataille que nous menons depuis 2023 contre cette réforme injuste.
Mais, elle ne retire rien à la dureté des autres mesures prévues dans le PLFSS, qui continueront de peser lourdement sur les assurés sociaux et sur notre système de protection collective.
En parallèle de cette annonce, le gouvernement indique vouloir lancer une négociation sur ce sujet.
Pour l’UNSA, l’avenir du système de retraite concerne l’ensemble de la population. À ce titre, il doit faire l’objet d’une large concertation, garantissant l’équité et la pérennité de notre modèle social, et non d’un « conclave bis » limité aux seuls salariés du privé — une approche qui donne un poids surdimensionné au patronat.
Moyens insuffisants pour la santé et recettes absentes
À ces mesures s’ajoute un objectif national de dépenses d’assurance maladie (ONDAM) largement insuffisant, qui risque d’aggraver la situation financière des hôpitaux publics.
Côté recettes, le texte reste quasiment muet. Pour l’UNSA, il est urgent d’agir sur les ressources plutôt que de persévérer dans une politique d’économies :
• Taxer davantage les produits ultra-transformés, sucrés ou alcoolisés, dont la consommation pèse lourdement sur la santé publique
• Conditionner les 80 milliards d’euros d’exonérations de cotisations sociales afin qu’ils contribuent réellement à la création d’emplois et à l’amélioration des salaires.
Ce PLFSS, en l’état, est injuste et déséquilibré. L’UNSA appelle les parlementaires à le revoir en profondeur pour en faire un texte plus juste, plus équitable et réellement protecteur des assurés sociaux.